Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Biblissimo

Biblissimo

Vous trouverez ici des documents visant à une meilleure connaissance de la Bible, Ancien et Nouveau Testaments. Ils représentent le fruit de recherches personnelles. Je les mets à votre disposition en vous demandant de respecter les droits d'auteur. Bon travail!


La gloire de Dieu dans nos vases d'argile...

Publié par Biblissimo sur 2 Janvier 2010, 16:27pm

Catégories : #Corpus paulinien

Des prédicateurs sont arrivés à Corinthe et exercent leur ministère d’une manière qui les met en concurrence avec Paul. Juifs d’origine, ils se prennent au sérieux (ils se font entretenir par la communauté) et ne manquent pas de pointer du doigt les limites humaines de Paul. Celui-ci a envoyé son collaborateur Tite en ambassade ; il a adressé une lettre sévère ; les relations sont tendues. Paul, avec un vif sens de sa responsabilité à l’égard de la communauté, ne peut accepter le risque d’un détournement de la fidélité à l’Évangile.

La première partie de la lettre, dite « lettre de consolation », est adressée au retour de Tite auprès de Paul ; son ambassade a été un succès ; les Corinthiens ont redonné à Paul son autorité d’apôtre ; il peut parler plus librement et montrer comment la prédication de l’Évangile par un apôtre sait non seulement s’accommoder des faiblesses humaines et des situations de persécution, mais aussi les utiliser pour une meilleure collaboration avec Dieu.

La liberté intérieure de Paul, son sens pragmatique, son zèle infatigable, son amour inébranlable pour le Christ et pour ses chers Corinthiens… et bien d’autres qualités font des chapitres 1 à 7 de la Deuxième lettre aux Corinthiens un chef d’œuvre de littérature religieuse et un témoignage de premier ordre sur ce pasteur et théologien de la Croix et de la Gloire du Christ.

Ces pages ne sont pourtant pas faciles à comprendre. Les idées semblent se succéder sans ordre ; les images nous parlent mais on risque de ne pas en saisir la portée originale si on ne les situe pas dans le contexte historique ; et les divers paradoxes méritent d’être analysés de près ; enfin, certaines affirmations sont parmi les plus difficiles de tout le Nouveau Testament.

Ce document veut donner les indications indispensables pour une juste compréhension de ces chapitres.

1.     Situation de cette partie dans la lettre

La lettre se présente en trois grandes parties facilement identifiables : les sept premiers chapitres ont pour but de montrer, dans un climat de « consolation », comment le ministère apostolique de Paul combine gloire et faiblesse ; les deux chapitres suivant concernent les modalités de réalisation de la collecte en faveur de l’Église de Jérusalem ; les chapitres 10 à 13 reviennent, mais dans un climat tendu et douloureux (« dans les larmes » ? – voir 2,5-11) sur le ministère apostolique de Paul pour montrer comment celui des prédicateurs de passage ne peut rivaliser avec lui.

Nous nous en tiendrons là, sans entrer dans les problèmes sérieux que l’on rencontre dès qu’on lit de près la lettre, et qui conduisent les exégètes à distinguer plusieurs morceaux littéraires plus ou moins liés entre eux.

La première partie (1,12–7,16), qui suit l’introduction épistolaire et l’action de grâces, se compose de cette manière :

 

Introduction : Les circonstances de la rédaction de la lettre (1,12–2,13)

1,12 – 2,4 : Paul justifie sa conduite récente

   2,5-11 : Il explique les avis donnés dans une autre lettre à propos d’un offenseur

2,12-13 : Il donne d’autres nouvelles permettant de le situer au moment où il rédige la lettre

 

Paul justifie son ministère (2,14–7,1) :

A- Un ministère d’alliance nouvelle…           2,14–4,6

   B- …dans la faiblesse !                                       4,7–5,10

A’- Un ministère de réconciliation                  5,11–7,1

 

Retour à des informations « de consolation » (7,2-16)

2.     L’image de départ

Cette partie de la Deuxième lettre aux Corinthiens fourmille d’images de toutes sortes. Elles se répondent les unes aux autres, se complètent et se corrigent, reliant d’une manière ou d’une autre notre expérience ou nos repères humains avec les divers aspects de la mission de l’apôtre, et, plus profondément, de la grâce que Dieu lui donne dans le Christ.

La première image, extrêmement suggestive, va donner le ton à toutes les autres : celle de la procession triomphale du vainqueur à la guerre, suivi de ses généraux et… de ses captifs ! La sobriété des expressions ne rend pas facile la juste compréhension de cette image aux lecteurs peu informés des coutumes gréco-romaines ; il vaut donc la peine de l’exposer.

2.1 Paul invoque son Dieu

Prolongeant le thème de la consolation qui désormais habite son cœur depuis les bonnes nouvelles transmises par Tite, Paul veut délibérément placer la suite de sa réflexion sous le regard de Dieu ; sous la forme d’une action de grâces, il l’invoque solennellement :

Grâces [soient] à Dieu qui… ! (2,14).

Attention : un Juif n’invoque pas Dieu à la légère ! S’il le prend à témoin, que ce soit sous forme d’action de grâces, de supplication ou de formule de serment, c’est que Paul estime pouvoir l’associer à son discours.

De quoi Paul veut-il rendre grâces ? Au moment où il va parler de son apostolat pour le comparer à celui de concurrents brillants et nobles dans le judaïsme, Paul veut interpréter sa vie comme une procession triomphale menée par Dieu. En effet, dit-il,

Dieu… nous emmène sans cesse en triomphe, dans le Christ, et, par nous, manifeste en tous lieux le parfum de sa connaissance. Car nous sommes bien, pour Dieu, la bonne odeur du Christ parmi ceux qui se sauvent et parmi ceux qui se perdent ; pour les uns, une odeur qui de la mort conduit à la mort ; pour les autres, une odeur qui de la vie conduit à la vie (2,14-16).

2.2 La procession triomphale dans les coutumes gréco-romaines

« Il nous emmène, dans le Christ, en triomphe ». Dans toute ville romaine se trouve un arc de triomphe, une porte de la ville particulièrement ornée ou une "agora" traversée d’une voie dallée solennelle. Lors de sa visite, l’empereur s’y rend en grandes pompes pour recevoir les hommages des citoyens. S’il s’agit de fêter une victoire militaire, il circule en char d’apparat et se fait accompagner de ses généraux et des chefs militaires ou civils des tribus capturées. On peut imaginer les musiques, les acclamations, le concours de foules et les festivités. Mais on ignore souvent qu’on avait l’habitude de faire brûler des parfums, soit devant les divinités à qui l’on devait la victoire, soit dans les salles d’apparat des palais.

Parmi les captifs, ceux qui ont combattu avec un courage exceptionnel et ont respecté les règles d’une « bonne guerre », mériteront peut-être des honneurs : ils seront libérés moyennant des promesses de vassalité. D’autres sont conduits à l’arène où la mort les attend à coup sûr, sans doute dans un combat de gladiateurs…

Voici donc que Paul porte un regard transfiguré sur son ministère d’évangélisation. Il se voit marchant derrière le Christ comme on accompagne le chef des armées vainqueur. Les parfums montent vers le ciel, non pas des parfums de poudre jetée sur les braises, mais la vie des chrétiens et, en premier lieu, de l’apôtre lui-même.

2.3 Un problème d’interprétation

Un point reste obscur : Paul se range-t-il parmi les généraux ou parmi les captifs ? Spontanément, on lira le passage comme présentant Paul dans une condition de gloire ; il est un compagnon du Christ ressuscité ! Mais certains exégètes préfèrent lire ces lignes comme si Paul se rangeait du côté des captifs : sa vie en effet, faite d’épreuves, de labeurs astreignant, d’humiliations, de maladies n’a rien de glorieux ! Avec une pointe d’ironie, Paul voudrait attirer la pitié des Corinthiens et éviter de donner l’impression de se surestimer. Une autre interprétation consiste à lire ce passage en référence à la "victoire" du Christ sur Saül, lorsque le pharisien, malgré toutes ses réticences, fut comme "forcé" à confesser la gloire de ce Jésus de Nazareth crucifié.

Cependant, on peut faire valoir un élément orientant vers la première hypothèse. « Nous sommes la bonne odeur du Christ », dit Paul. Il s’agit du bon parfum qui célèbre la victoire du Christ et il désigne clairement les baptisés et Paul parmi eux ; il se met donc parmi les fidèles du Christ.

Mais la question ne s’arrête pas ici. Il faut aussi comprendre comment ce parfum peut conduire les uns à la mort et les autres à la vie. Il y a bien un parfum mais ses effets sur les spectateurs de la procession sont contrastés. Il semblerait que la condition de Paul, tout en accompagnant le Christ victorieux à la manière d’un général, ne soit pas manifeste pour tous. Il apparaîtrait aux uns comme un captif honteux et « incapable » – et ceux-là se privent d’entrer dans la vie avec le vainqueur –, tandis que les autres voient bien en Paul, malgré sa condition humaine de faiblesse, le héraut de la victoire – et la vie les attend.

La solution serait peut-être celle-ci : Paul se considère bien du côté du général vainqueur, à savoir le Christ ressuscité ; mais il n’ignore pas qu’il en fut auparavant l’adversaire acharné. S’il se trouve désormais à ses côtés, c’est suite à une illumination, celle qui lui a permis de reconnaître en l’homme supplicié sur le gibet – le contraire d’un vainqueur ! – le Seigneur de gloire. Cette illumination l’a comme mis aux pieds du Christ, il a été vaincu. N’y fait-il pas allusion quand il note : « C’est quand on se convertit au Seigneur que le voile tombe » (3,16) ?

2.4 Une victoire « par inauguration »

Il faut ici ajouter deux mots sur les deux descriptions du combat de Paul comme « serviteur – diakonos » de Dieu. Nous lisons en effet en 4,8-10 puis 7,3-10 comment il transcrit en termes de combat l’épreuve continuelle qu’il expérimente dans le présent :

Nous sommes pressés de toute part, mais non pas écrasés ; ne sachant qu’espérer, mais non désespérés ; persécutés, mais non abandonnés ; terrassés, mais non annihilés, portant en notre corps les souffrances de mort de Jésus, pour que la vie de Jésus soit manifestée dans notre corps.

Nous nous recommandons en tout comme des diakonoi de Dieu : par une grande constance dans les tribulations, dans les détresses, dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons, dans les désordres, dans les fatigues, dans les veilles, dans les jeûnes ; par la pureté, par la connaissance, par la patience, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sans feinte, par la Parole de vérité, par la puissance de Dieu ; par les armes offensives et défensives de la justice : dans l’honneur et l’ignominie, dans la mauvaise et la bonne réputation; tenus pour imposteurs, et pourtant véridiques ; pour gens obscurs, nous pourtant si connus ; pour gens qui vont mourir, et nous voilà vivants ; pour gens qu’on châtie, mais sans les mettre à mort ; pour tristes, nous qui sommes toujours joyeux ; pour pauvres, nous qui faisons tant de riches ; pour gens qui n’ont rien, nous qui possédons tout.

Une telle description renvoie à un Paul non encore parvenu à la procession triomphale ! Il est encore dans la phase du combat ! Le début de notre section, par cette image de la procession de triomphe, ne veut donc que faire entrevoir l’achèvement ; la victoire est inaugurée, mais dans la face invisible de notre existence de baptisés.

Si nous avons passé un peu de temps sur l’image initiale, c’est qu’elle est en quelque sorte "programmatique" de ce qui suivra : elle donne le ton en invitant le lecteur à se mettre dans la dynamique joyeuse d’une procession de victoire. Et elle annonce un drame : il y a des récalcitrants et ils seront du côté des vaincus, donc de la mort.

3.     Le plan de la section doctrinale (2,14–7,1)

3.1 Les résultats de l’analyse lexicale

Comme pour les ch. 1 à 4 de la Première lettre aux Corinthiens, si l’on veut entrer dans la pensée de Paul, il est indispensable de prendre le temps de faire l’analyse minutieuse du vocabulaire et de sa répartition dans l’ensemble de la section – voir dans notre site Biblissimo le document de présentation de cette méthode. En voici les résultats.

L’ensemble 2,14 –4,6 se présente selon une composition concentrique :

A- Le ministère chrétien : 2,14 – 3, 6 ;

         B- Comparaison entre le ministère mosaïque et le nouveau : 3,7-18 ;

A’- Le ministère chrétien : 4,1-6.

Avec 4,7 commence une deuxième étape, facilement identifiable par la succession d’images exprimant de diverses manières comment la vie de l’apôtre (et de tout chrétien) est vécue de façon paradoxale : intérieur/extérieur ; présent/futur ; mort/vie.

La section 4,7–5,10 peut être articulée en trois sous-sections : les v. 14-16 (ou 14-15) servent de transition entre la thématique "faiblesse de l’homme/force de Dieu" (4,7-14) et une nouvelle thématique : l’opposition intérieur/extérieur et ses dérivés (4, 16 – 5, 4) ; ils ouvrent aussi à la perspective présent/futur (5,5-10).

Avec 5,11, Paul revient à la présentation de sa mission pour la définir comme ministère de réconciliation.

3.2 Quand Paul se recommande

Un refrain parcourt l’ensemble de la première partie de 1 Co : à quatre reprises (3,1 ; 4,2 ; 5,12 ; 6,4), Paul se recommande aux Corinthiens.[1]

Au début de la section, c’est en prenant une image, celle de la lettre de recommandation, dont l’usage était courant dans le monde gréco-romain de l’époque, qu’il s’adresse aux Corinthiens :

Aurions-nous besoin, comme certains, de lettres de recommandation pour vous ou de vous ? (3,1)

Paul laisse entendre ainsi que des prédicateurs étaient arrivés à Corinthe munis de telles lettres. Ils en avaient besoin du moment qu’ils étaient inconnus de la communauté. De cette manière, ils contournaient l’autorité de Paul et obtenaient la sympathie des chrétiens. De qui pouvaient-ils se recommander ? Si on les identifie à ces « archiapôtres » visés dans la troisième partie de la lettre (ch. 10-13 – voir 11,5 et 12,11), on dira qu’ils sont des envoyés des communautés appartenant à la mouvance judaïsante, qu’ils sont Juifs et considèrent leur origine juive comme un critère de crédibilité.

En 6,4, c’est en s’appuyant sur sa fidélité dans l’accomplissement de sa mission malgré les rudes épreuves rencontrées qu’il ose se présenter comme « recommandable ».

Ce refrain montre bien que cette section de la lettre doit être comprise comme une manière pour Paul de montrer que la condition de faiblesse qui caractérise son ministère ne peut pas être considérée comme une objection à son autorité d’apôtre pour les Corinthiens. Ce n’est sans doute pas ce que nous retenons habituellement lorsque nous lisons ces chapitres, ne nous sentant pas directement concernés par ces recommandations ! Nous préférons nous arrêter au regard de foi et d’espérance avec lequel Paul découvre dans les exigences de la vie chrétienne et en particulier du ministère apostolique le combat qui mène à la vie et à la victoire. Et il faut reconnaître que cette théologie du ministère apostolique conduit loin !

4.     Des images et des exemples

4.1 Cinq images principales

Avant d’entrer dans la lecture de la première section, il est bon de se préparer à cette forme d’expression qui se base sur des images et les développe abondamment. C’est ce que fait Paul en mentionnant cinq images principales :

- la lettre de recommandation ;

- le voile de Moïse pour cacher la gloire rayonnant de son visage ;

- le miroir dans lequel se reflète un visage ;

- le vase de poterie contenant un trésor malgré sa fragilité ;

- la tente ou la demeure d’ici-bas en comparaison avec la demeure qui ne passera pas.

D’autres images sont reliées à elles : le parfum brûlé lors des festivités publiques ; le fait de se vêtir ou de se dévêtir ; la résistance dans le combat.

Ces images ont une forte valeur évocatrice. Elles parlent d’elle-même à tout lecteur, personnes cultivées et manœuvres du port, d’autant plus que ces réalités étaient connues de tous. On sait que Paul, en bon prédicateur, sait rejoindre les repères concrets de ses lecteurs. Ainsi, écrivant sa Première lettre aux Corinthiens aux alentours de la fête de la Pâque (voir 1 Co 16,8), il lui vient spontanément à l’esprit de faire le lien entre la discipline de vie qu’il attend des baptisés (condamnation de l’inceste) et le rite juif qui consistait à enlever toute miette de pâte fermentée la semaine précédant la Pâque (voir 1 Co 5,6-8). Dans la section qui nous occupe, on a depuis longtemps noté le sens de l’à propos dans la mention des deux produits artisanaux les plus caractéristiques de Corinthe et très courants dans le commerce : les miroirs et les poteries. Ceux qui visitent le musée du site archéologique le constatent !

Il faut noter une autre propriété de l’utilisation des images en 2 Co 2-7. En effet, chaque image a un bon côté et un mauvais côté de sorte que, quand nous les rencontrons, il nous faut les lire comme désignant un paradoxe fondamental de la vie chrétienne. De la sorte, elles sont délibérément utilisées pour établir une comparaison entre d’une part les croyants chrétiens et d’autre par les Juifs restés attachés à la Loi ou les païens non convertis.

4.2 En arrière-fond…

En lisant le début de la section, les Corinthiens, on l’a vu, sont reportés à un événement important de la vie publique, dominée par les signes et les rites du monde gréco-romain, celui de la procession de triomphe. En relation avec cette image, ils doivent ensuite comparer le ministère à une lutte et une lutte âpre. Je n’y reviens pas.

Par la suite, Paul va leur demander un autre effort, celui de relire quelques pages bibliques plus ou moins connues. On se doute qu’elles devaient avoir une bonne place dans la catéchèse et la prédication de Paul, et, plus largement, de l’Église primitive. Il s’agit, en ordre d’apparition dans la lettre, des textes suivants :

- l’annonce d’une nouvelle alliance en Jr 31,31-34 avec, en amont, le rappel que la Loi mosaïque a été écrite sur des tables de pierre (Ex 32,15) ;

- le châtiment dont furent victimes les Hébreux ayant adoré un veau d’or au pied de la montagne (Ex 32,26-29).

- la scène de Moïse sortant de la Tente du rendez-vous en dissimulant sous un voile la lumière qui rayonnait de son visage (Ex 34,29-35) ; cette image est prolongée en 5,1-10, la tente devenant maison et demeure, vêtement et habitation, mais pour un temps seulement ;

- le premier récit de la création, Dieu ordonnant à la lumière de briller et d’effacer la ténèbre (Gn 1,3).

À ces images, assez évidentes à repérer, il faut en ajouter deux autres moins apparentes :

- le Christ est dit : « Image – icône de Dieu », en référence à l’homme selon le premier récit de la création (voir Gn 1,26-27) ; elle appartient au même texte d’où Paul a tiré l’image de la lumière (Gn 1) ;

- l’image du vase d’argile, si elle est immédiatement tirée du commerce artisanal de Corinthe, peut en même temps renvoyer à des textes prophétiques comme Jr 18,4.6 ; Is 29,16 ; 41,25 ; 45,9 ; 64,7 ; Jb 10,9 ; 33,6.[2]

Après cette introduction, nous sommes mieux préparés pour lire le texte de près.

5.     Lecture suivie de 2 Co 2 – 7

5.1 Le rayonnement de la gloire du Christ dans le ministère apostolique

5.1.1 L’enchaînement des images

« Grâce soit à Dieu qui nous conduit dans son cortège triomphal dans le Christ… » Nous avons donné le sens de ce verset et nous n’y revenons que pour nous mettre dans la dynamique d’une marche qui conduit à la gloire. Nous marchons en suivant le vainqueur, le Christ ressuscité. La victoire est acquise, mais ses effets ne sont pas encore tous là : le cortège n’est pas parvenu au terme. Et la route semble longue. Des signes de victoire, comme le parfum qui s’évapore, jalonnent la route, mais tous ne le perçoivent pas ainsi. La vie chrétienne est pérégrination, elle est marche vers un accomplissement, vers un repos après le combat, vers une récompense pour ceux qui auront été fidèles jusqu’au bout. Dans le langage biblique, le but de cette marche n’est pas tant les honneurs que l’installation dans une terre promise. C’est le thème de l’Exode, longue marche avec Dieu au centre et Moïse comme médiateur de la Loi, longue route qui met à rude épreuve la fidélité à l’Alliance.

C’est dans cette perspective que la lecture va continuer.

En effet, comme l’analyse lexicale l’a montré, Paul affirme ne pas avoir besoin de lettre de recommandation autre que les fruits de son apostolat visibles dans sa communauté de Corinthe. L’image de la lettre est développée par une allusion à la noblesse de son support. Une lettre, dans l’administration gréco-romaine, est normalement écrite avec de l’encre (noire) sur du parchemin ; celle de Paul est écrite sur les cœurs de ses fidèles par « l’Esprit du Dieu vivant » et lisible par tous (même analphabètes !). La pensée alors rebondit ; elle change de contexte culturel : Paul va chercher dans le cycle de l’Exode l’image d’un écrit en contraste avec celui qui le lie aux Corinthiens, à savoir ces fameuses « tables de pierre » sur lesquelles fut écrite de la Loi mosaïque. Jusque là, on suit assez facilement ; mais la méditation actualisée de Paul ne s’en tient pas à cette comparaison. En effet, au ch. 34 de l’Exode, en rapportant la transmission des tables de la Loi, portées dans les bras de Moïse, le récit ajoute la description du rayonnement lumineux du visage de Moïse. Paul trouve ainsi une occasion magnifique pour lui comparer le ministère apostolique.

La pensée de Paul fait le chemin suivant :


1- Paul aux Corinthiens : lettre de recommandation pas sur parchemin avec encre, mais sur les cœurs, par Paul, compagnon du Christ ressuscité.


2- Cycle de l’Exode : tables de pierre sur lesquelles était inscrite la Loi transmise par Moïse, contemplatif rayonnant, mais qui condamne à mort le transgresseur.


3- Cycle prophétique (Jr 31) : loi écrite dans le cœur des Israélites, pour une vraie connaissance de Dieu par l’Esprit, que la Vie ait le dernier mot.

 

Dans son beau commentaire[3], Claude Tassin mentionne l’hypothèse sérieuse que, dans les lectures bibliques faites dans les synagogues à l’époque de Paul, le récit d’Ex 34 (pour être précis : 34,27-35) était accompagné de celui de Jr 31,32-39. L’apologétique chrétienne primitive avait donc à portée de main une association de textes immédiatement utilisable pour convaincre les Juifs de la supériorité de l’Évangile ! Paul ne l’a pas oublié !

5.1.2 La comparaison entre les ministères de Moïse et de Paul (3,7-18)

Une fois encore l’analyse lexicale et les marques logiques vont nous guider dans l’enchevêtrement dense des expressions qui se succèdent. On voit en effet apparaître, entre les versets 7 et 18 du ch. 3, deux paragraphes successifs.

5.2 Fragilité et souffrance pour la vie (4, 7-15)

« Ce trésor, nous le portons en des vases d’argile… » (4,7).

Avec l’image de la poterie d’argile, Paul passe à une autre variation du thème de l’apostolat. L’image est particulièrement parlante, en particulier pour les habitants d’une ville où le commerce de la poterie était florissant et célèbre. Mais Paul va la traiter selon une forme d’enseignement qui lui est courante, celle du paradoxe. En effet, de diverses manières, il va montrer comment l’apôtre doit reconnaître en son existence et en son apostolat une tension très forte entre différents pôles.

Qui possède un trésor s’arrange normalement pour le mettre en valeur en le disposant avec délicatesse et art. Tout au moins, il le met en sécurité dans un coffre résistant. Ce n’est pas le cas de l’apôtre : le trésor inestimable dont Paul vient de parler est contenu dans un vase d’argile… Comment est-ce possible ?

Avant de reprendre cette image, remarquons que Paul va la traiter de sorte qu’elle engendre deux développements successifs : 1) faiblesse de la chair / puissance de Dieu – pour que la vie fasse son œuvre en vous ; 2) habitation extérieure aujourd’hui / maison dans les cieux demain – pour être près du Christ avec vous.

Autour de ces deux développements, elle va prendre des harmoniques extrêmement variées et suggestives : revêtir / se dévêtir ; extérieur / intérieur ; visible / invisible (être manifesté) ; terrestre / céleste ; léger / masse (poids) ; momentané / éternelle ; demeurer / quitter ; foi / claire vision ; corps / âme ; présent / futur ; en apparence / en cœur ; ancien / nouveau.

5.2.1 Une image appropriée

Dans le contexte[4], cette image suggère trois propriétés, toutes dépréciatives : fragilité ; valeur marchande presque nulle ; enveloppe qui dissimule ce qu’elle contient.

La gloire du Christ que proclame l’apôtre est bien un « trésor » ; mais l’apôtre demeure fragile et pauvre : les épreuves peuvent le briser ; et, par lui-même, il n’est rien, il ne peut rien. De plus, son « corps » (v. 10), ou, en d’autres termes, sa « chair mortelle » (v. 11), cache, au moins en partie, « l’illumination de l’Évangile de la gloire du Christ, lequel est l’icône de Dieu » (4,4).[5]

Reconnaître cette condition doit-il conduire à la tristesse ? Non : car elle permet à Dieu de manifester sa Puissance et au Christ de donner sa vie en partage.

« Puissance de Dieu » : il semble juste de deviner derrière cette formule une qualification importante ; en effet, en 1 Co 1,18 et Rm 1,16, Paul définit la nouvelle manière dont Dieu est puissant par l’Évangile. Cela peut expliquer pourquoi les référents de la formule de 2 Co 4,7b sont asymétriques : « puissance de Dieu[puissance qui ne vient] pas de nous ». On retrouve la belle affirmation du tout début de la lettre : « Vraiment, nous avons porté en nous-mêmes notre arrêt de mort, afin d’apprendre à ne pas mettre notre confiance en nous-mêmes mais en Dieu, qui ressuscite les morts » (1,9).

5.2.2 L’apôtre n’est pas invulnérable dans les épreuves (4,8-9)

Comment se manifeste cette puissance divine ? Paul l’exprime en quatre phrases composées chacune de deux membres symétriques, le deuxième « corrigeant » le premier :

  Situation de l’apôtre :                                         Effet de la Puissance de Dieu :

Nous sommes pressés de toute part,                mais non écrasés ;

ne sachant qu’espérer,                                         mais non désespérés ;

persécutés,                                                              mais non abandonnés ;

terrassés,                                                                 mais non anéantis.

Le contexte suppose logiquement la simultanéité de chacun des deux membres : pressés, mais en même temps non écrasés… L’idée n’est pas nouvelle dans la lettre, puisque Paul avait déjà mentionné les tribulations qu’il rencontre dans son ministère : « La tribulation qui nous est survenue en Asie nous a accablés à l’excès, au-delà de nos forces, à tel point que nous désespérions même de conserver la vie » (2 Co 1,8c).

D’où viennent les expressions utilisées (Lambrecht, p. 77) ? On peut les rapporter à quatre cadres différents :

- Le vocabulaire du combat (voir plus loin 2 Co 10, 3-5) ;

- La tradition stoïcienne (voir résumé intéressant chez Furnish, p. 281-282) ;

- Les textes vétérotestamentaires relatif au juste souffrant ;

- Indications autobiographiques authentiques, et, si le style, lyrique et rhétorique, est teinté d’exagération, c’est bien parce que, avec les jeux de mots, c’est Paul qui parle !

5.3 Participation aux souffrances et à la vie du Christ (10-12)

Dans un double raccourci étonnant, Paul s’empresse de donner un sens à ces tribulations : tout d’abord, elles sont participation à la mort de Jésus ; cependant cette participation n’aurait pas de sens si elle n’avait comme but la transmission et la manifestation de la vie de Jésus : « pour que la vie de Jésus soit manifestée dans notre corps. »

« Toujours nous portons la mort (nekrôsis) de Jésus dans notre corps » (v. 10). Le terme grec « nekrôsis » désigne habituellement la situation de mort ; il peut aussi impliquer le processus qui y conduit. Ici, Paul ne peut pas entendre qu’il soit déjà mort ; le contexte, différent du débat sur la non validité de la Loi de Moïse et les conséquences dans les options de Paul (qui entraînent implicitement sa condamnation à mort, comme ce fut le cas pour Jésus), ne permet pas de le supposer. Il parle donc de ses souffrances comme d’un processus de mort : celle-ci « travaille » (energeitai) dans les facultés humaines de l’apôtre (v. 12). Il subi une progression vers la mort. Mais cette progression favorise une autre progression : celle qui conduit à une vie bien plus précieuse, celle de Jésus. Nous sommes bien vivants, mais simultanément nous sommes livrés à la mort.

Noter le fait que Paul parle ici de « Jésus », titre qui dit mieux que « Christ » la dimension humaine historique de son Seigneur. Il ne prétend pas dire qu’au moment où il écrit Jésus souffre sa passion ; mais il considère que ces souffrances passées sont réellement présentes dans sa vie.

5.4 L’espérance en la résurrection, source de l’espérance de l’apôtre (13-15)

Paul n’utilise pas dans ces versets le vocabulaire de l’espérance mais celui de la foi. Cependant, ici comme en d’autres passages de ses lettres, foi et espérance sont comme deux facettes d’une même réponse à la Parole du salut.

Désireux de situer l’espérance en la résurrection au cœur de son témoignage et de sa réflexion sur l’apostolat, Paul choisit de s’appuyer sur l’Écriture en invoquant un verset de Psaume (Ps 116,10). Comme de coutume, il cite la traduction grecque, différente du texte hébreu qui indiquait plutôt l’opposition et la simultanéité : « Malgré le fait que j’étais dans l’affliction, j’ai été ferme ». De fait, la version grecque lui convient mieux, reliant directement le ministère de la prédication (« j’ai parlé ») à l’attitude foi qui permet à l’apôtre de traverser toutes les épreuves (parce que « j’ai cru »). En regardant de près, on s’aperçoit que Paul a modifié les destinataires de cette parole : alors que le psalmiste s’adressait à Dieu, Paul parle de prédication aux hommes.

5.5 Quatre grandes affirmations

1- Expérience de l’action de Dieu dans la faiblesse ;

2- La foi en la participation aux souffrances et à la vie du Christ Jésus ;

3- La fécondité de l’apostolat ;

4- L’espérance en la résurrection finale.

Je/nous/vous : malgré l’apparence, il n’y a pas d’exclusion dans ce que Paul dit de lui-même comme apôtre. Cela signifie seulement que l’expérience apostolique est le lieu par excellence de l’expérience de tout laïc : c’est là qu’on peut le mieux définir ce que tout chrétien vit ou doit vivre.

6.     Attente de la demeure glorieuse (4,16-5,10)

Les images vont maintenant s’articuler autour du thème ‘extérieur/intérieur’.

6.1 Rappel de l’espérance en la résurrection

C’est autour de l’image de la maison que Paul va rappeler l’espérance en la résurrection, comme libération d’une maison fragile. Mais l’élément qui ressort est la motivation première de cette espérance : si Paul parle de libération, c’est en vue de la pleine vision de Dieu.

De manière inattendue, la maison et le vêtement jouent ici en partie le même rôle. Le vêtement est la maison de l’homme intérieur. Pour que l’image soit encore mieux adaptée à la réalité, Paul précise qu’il s’agit d’une maison sous forme de tente, la toile de tente, parfois faite de peaux d’animaux, pouvant mieux suggérer l’enveloppe charnelle que la maison faite de pierres.

Association traditionnelle : temple / détruit / céleste / non fait de main d’homme. Voir Mc 14,58. L’image de l’édifice reste attachée à celle de la destruction dans une perspective apocalyptique.

6.2 Le sens des souffrances

Mais de quelles épreuves s’agit-il ?

Plus exactement : quel est l’enjeu de ces souffrances ?

En regardant de près comment Paul essaie d’expliquer ses souffrances, on peut repérer cinq expressions indiquant leur finalité ou des conséquences.

À quatre reprises, successivement, Paul utilise la conjonction « pour que ». Puis, en fin de section, la causale du v. 17, avec un verbe d’action orientant le présent vers le futur (« prépare »), semble indiquer une autre forme de finalité.

Paul accepte cette condition humaine de fragile :

1) v. 7b : pour que cet excès soit manifestation de la puissance de Dieu et [ne vienne] pas de nous…

2) v. 10b : Portant les souffrances de mort de Jésus, pour que aussi la vie de Jésus soit manifestée dans notre corps…

3) v. 11b : Nous sommes livrés à la mort à cause de Jésus, pour que la vie de Jésus soit manifestée dans notre chair mortelle.

4) v. 15 : tout cela arrive à cause de vous, pour que la grâce fasse abonder l’action de grâces.

5) v. 17 : car tout cela nous prépare une masse éternelle de gloire.

Puisqu’elles sont occasionnées directement par le ministère apostolique et que celui-ci est totalement réponse à un envoi, Paul peut identifier cette accumulation de souffrances à une « mise à mort de Jésus dans son propre corps » (v. 10-11). Il faut bien insister sur cette identification de l’apôtre à la mission du Christ si l’on veut identifier aussi les souffrances aux épreuves du Christ… Dans la mesure où les épreuves sont reconnues comme apostoliques, elles peuvent être vécues dans une espérance christologique : en effet, c’est alors vraiment qu’elles rendent présente la mort même du Christ.

Comme en passant, Paul met en rapport selon une mesure quantitative, une proportion de poids, nos souffrances de l’aujourd’hui et la récompense de demain : « la légère [tribulation] d’un instant nous prépare, jusqu’à l’excès, une masse éternelle de gloire » (v. 17). Ayant longuement présenté la réalité des épreuves de l’apôtre, Paul ose dire qu’elles sont en fait d’un poids « léger » par rapport à « la masse de gloire » qu’elles nous préparent. On sait que, pour celui qui aime, les contrariétés et les contraintes liées à la relation d’amour paraissent légères en proportion de la « quantité » d’amour qui l’anime. En reprenant le vocabulaire de la vision par lequel Paul explique comment cette proportion inversement proportionnelle est possible, disons que l’on « regarde » davantage le bien de la personne qu’on aime que les peines que nous avons à supporter pour elles ; ainsi, à nos yeux, ces peines sont comme transparentes de cette personne. Or, dit Paul, ce qui est vrai de l’existence humaine l’est de l’engagement que l’apôtre fait quotidiennement pour l’amour du Christ et de ses frères.

6.3 Se revêtir, oui, mais sans se dévêtir (5,1-10) ?

Pour bénéficier de cette « masse éternelle de gloire », l’homme doit franchir une étape intermédiaire : la mort physique. Paul parle comme d’une étape dont lui-même a une vive conscience et qu’il attend avec impatience. Du fait qu’il s’adresse en utilisant la première personne du pluriel (« nous… »), il invite les destinataires à entrer délibérément dans son espérance ; pour cela il prend en compte la peur que la plupart ressentent face à cette échéance.

Le discours de Paul demeure imagé. Il reprend l’image du vase d’argile, objet qui finit un jour ou l’autre en morceaux ; il la développe en l’image d’une maison destinée à être détruite. La pensée se rapproche, mais sans y pénétrer vraiment, du genre littéraire de l’eschatologie prophétique, la destruction des villes et des maisons étant une image courante du châtiment préparatoire à l’avènement du monde nouveau.

Pourquoi cette nouvelle image de la maison ? Comment est-elle arrivée à ce point de la pensée de Paul ? Trois réponses apparaissent possibles :

1) On peut y voir une allusion à un verset du livre de la Sagesse : « Un corps corruptible appesantit l’âme et la tente d’argile alourdit l’esprit aux multiples soucis » (9,15).

2) Paul peut se rappeler la plainte d’Ézéchias moribond : « Ma demeure est arrachée, jetée loin de moi, comme une tente de bergers » (Is 38,12).

3) La double image de la maison et de la tente peut être commandée par celle de la « maison éternelle non faite de main d’homme, dans les cieux » (v. 2), image importante de la théologie juive relative à la liturgie future, celle qui sera célébrée dans le monde nouveau ; dans ce cas, « tente » renvoie à la Tente du Rendez-vous, faite à l’image de la Tente du sanctuaire céleste, créée dès la création, selon la tradition juive ; on retrouve la thématique de 4,5-18.

Le passage de l’image de la maison/tente à celle du vêtement s’explique par le fait que celui-ci suggère mieux d’une part le fait que la condition charnelle « enveloppe » le moi intérieur qui languit vers la vision de la gloire du Christ et d’autre part le désir profond de voir Dieu sans mourir, autrement dit de revêtir un vêtement nouveau sans avoir à enlever l’ancien… On voudrait bénéficier de la libération de la résurrection sans être dépouillé de ce à quoi nous sommes attachés en ce monde. On ne voudrait pas connaître la « destruction » de la maison.

« Si [il est vrai que] nous seront trouvés revêtus et non pas nus » (v. 3). Lambrecht explique ainsi cette phrase qui sert de précision : Paul très certainement renvoie le lecteur à l’étape de la Parousie : à ce moment-là, « nous serons trouvés », c’est-à-dire nous serons surpris dans la situation où nous nous trouverons, à savoir revêtus de notre condition mortelle, et non pas en l’état intermédiaire entre la mort et la transformation du corps par la résurrection qui correspondrait à la nudité et à l’attente de ce nouveau vêtement (p. 83). Cette étape est celle du tribunal : rien ne pourra dissimuler la réalité de notre vie et nous serons jugés en toute vérité, selon nos œuvres, de sorte que nous puissions recevoir la récompense ou le châtiment en proportion exacte de nos mérites.

Le ton est fort différent de Ph 3,21 : le Seigneur Jésus-Christ « transfigurera notre corps de misère pour le conformer à son corps de gloire. »

7.     Le ministère-diakonie de Paul (5,11-21)

Paul met en valeur sa diakonie en insistant sur le sérieux, sur la sainteté de sa vie et sur le fait qu’elle vient de Dieu. Il a besoin une fois de plus de se recommander en redéfinissant sa diakonie et en rappelant que c’est Dieu qui a établi cette relation d’autorité entre lui et les communautés corinthiennes. Il semble chercher à discréditer un ministère de mensonge et de tromperie, se recommandant plus de son lien avec le judaïsme et de ses expériences spirituelles que de la sainteté d’une vie toute donnée au Christ dans l’humilité et l’amour.

Il réaffirme son amour indéfectible à ses « enfants ».

Il n’a pas de lettres de recommandation ; peu importe, les Corinthiens n’en ont pas besoin…

7.1 La nouvelle Alliance : fondée sur la manifestation de la gloire de Dieu

Paul met le doigt sur la nécessité pour tout homme de voir l’invisible, une réalité invisible devenu manifeste d’abord sur la face du Christ, puis par la prédication et la vie de Paul, puis dans celles des Corinthiens.

8.     Quelques affirmations fortes

8.1 « L’amour du Christ nous presse nous qui sommes convaincus… » (2 Co 5, 14)

Trad. M. Carrez, p. 145. Amour du Christ pour nous (génitif objectif) ? Ou de Paul pour le Christ (gén. subjectif) ? Carrez renvoie aux Notes de lexicographie néotestamentaire de C. Spicq et choisit le double sens subjectif et objectif (on pourrait le ramener au génitif de qualification).

« Nous presse » : 1. Tenir ensemble, maintenir dans l’unité ; 2. Être associé ; 3. S’occuper de s’adonner entièrement à (Ac 18, 5) ; 4. Au passif : être tenu, être tiraillé entre (Ph 1, 23) ; 5. Être pressé, être retenu ; 6. Serrer, compresser, d’où étreindre.

À propos de l’amour du Christ, voir : Rm 8, 35.39 ; Ga 2, 20.

 

8.2 « Celui qui n’avait pas connu le péché, Il l’a fait péché pour nous » (2 Co 5, 21)

1- Considéré péché ? En tout cas pas pécheur, puisqu’aucun texte de Paul ne peut contredire tous les passages où il affirme la totale soumission du Christ au Père. De plus, il ne pourrait nous obtenir la justice s’il n’était pas lui-même juste. Voir aussi Ga 3, 13 : « le Christ… devenu lui-même malédiction pour nous, car il est écrit : "Maudit soit celui qui pend au gibet" » (punition du blasphème – Lv 24, 16 et Dt 21, 22-23 sont combinés par Josèphe).

2- Jésus s’est substitué à l’humanité pécheresse. Voir la suite : « pour que nous devenions justice de Dieu. »

3- Le sens de péché comme sacrifice d’expiation du péché (voir Lv 4, 25.29) ne convient pas au contexte, notamment parce que les destinataires n’y étaient sans doute pas préparés.

Lire cette formule en fonction de trois registres différents, tous habituels chez Paul, mais il ne prévient pas !

-          Registre moral, considère et évalue le comportement : Jésus est pécheur ;

-          Registre juridique : détermine comment les autorités l’ont considéré ; c’est le registre de Ga 3, 13, avec les références aux stipulations de Lv et Dt ;

-          Registre rituel, donc symbolique : il concentre en lui le péché de son peuple pour l’en libérer à la manière de la victime du sacrifice ; voir la deuxième partie du verset : « pour que nous devenions justice de Dieu ».

Question : comment comprendre le rôle actif de Dieu qui « fait » son Fils « péché » ? Tout est relié à Dieu, en premier lieu la cause du salut… Là plus qu’ailleurs on ne tient pas compte des causes secondes.


 

2 Co 2, 14 – 7, 15

 

2 14 Grâces [soient] à Dieu qui nous emmène sans cesse dans son triomphe, dans le Christ, et qui, par nous, manifeste en tous lieux le parfum de sa connaissance. 15 Car nous sommes bien, pour Dieu, la bonne odeur du Christ parmi ceux qui se sauvent et parmi ceux qui se perdent; 16 pour les uns, une odeur qui de la mort conduit à la mort; pour les autres, une odeur qui de la vie conduit à la vie.

Et pour cela qui est capable?

17 Nous ne sommes pas, en effet, comme la plupart, qui frelatent la Parole de Dieu; non, c’est en toute pureté, c’est en envoyés de Dieu que, devant Dieu, nous parlons dans le Christ.

3 Recommençons-nous à nous recommander nous-mêmes? Ou aurions-nous besoin, comme certains, de lettres de recommandation pour vous ou de vous? Notre lettre, c’est vous, une lettre écrite en nos cœurs, connue et lue par tous les hommes. Vous êtes manifestement une lettre du Christ servie [diakonètheisa] par nos soins, écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs.

Telle est l’assurance que nous avons par le Christ auprès de Dieu.

Ce n’est pas que de nous-mêmes nous soyons capables de revendiquer quoi que ce soit comme venant de nous. Non, notre capacité vient de Dieu,

                qui nous a rendus capables d’être diakonoi d’une nouvelle Alliance [à v. 7-11],

                non de la lettre, mais de l’Esprit; car la lettre tue, l’Esprit vivifie [à v. 12-17].

7 Or, si la diakonie de la mort, gravé en lettres sur des pierres, a été transmise dans une gloire telle que les fils d’Israël ne pouvaient fixer les yeux sur la face de Moïse du fait de la gloire de sa face, passagère, comment la diakonie de l’Esprit ne sera-t-elle pas davantage dans la gloire?

9 Car, si la diakonie de la condamnation fut glorieuse, combien davantage la diakonie de la justice ne l’emporte-t-elle en gloire! Et en effet, ce qui fut glorifié n’a pas été glorifié à une mesure comparable à cette gloire suréminente.

11 Car, si ce qui était passager s’est manifesté dans la gloire, combien davantage ce qui demeure sera-t-il glorieux!

12 En possession d’une telle espérance, nous nous comportons avec beaucoup d’assurance, 13 et non comme Moïse, qui mettait un voile sur sa face pour empêcher les fils d’Israël de fixer [le regard] vers la fin de ce qui est passager...

14 Mais leurs pensées se sont obscurcies.

Jusqu’à ce jour, lorsqu’on lit l’ancienne Alliance, ce même voile demeure, il n’est point retiré.

Car c’est le Christ qui le fait passer.

15 Oui, jusqu’à ce jour, toutes les fois qu’on lit Moïse, un voile est posé sur leur cœur;

16 c’est quand/si on se tourne vers le Seigneur que le voile est enlevé. 17 Car le Seigneur, c’est l’Esprit, et où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté.

18 Nous tous qui, la face découverte, réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes métamorphosés en cette même icône, allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur, qui est l’Esprit.

4 1 Voilà pourquoi, possédant cette diakonie par miséricorde, nous ne faiblissons pas, mais nous avons répudié les dissimulations de la honte, ne marchant pas avec astuce et ne falsifiant pas la Parole de Dieu. Par la manifestation de la vérité, nous nous recommandons à toute conscience humaine devant Dieu.

Que si notre Évangile demeure voilé, c’est pour ceux-qui-se-perdent qu’il est voilé, pour les incrédules, dont le dieu de ce monde a aveuglé les pensées afin qu’ils ne perçoivent pas l’illumination de l’Évangile de la gloire du Christ, lequel est l’icône de Dieu.

5 Car ce n'est pas nous que nous prêchons, mais le Christ Jésus, Seigneur; nous ne sommes, nous, que vos serviteurs, à cause de Jésus. 6 En effet le Dieu qui a dit: ‘Que des ténèbres brille la lumière’, est Celui qui a brillé dans nos cœurs, pour illuminer la connaissance de la gloire de Dieu [qui est] sur la face du Christ.

 

7 Ce trésor, cependant [de], nous le portons en des vases d’argile, pour que (1)cet excès de puissance soit de Dieu et [ne vienne] pas de nous. Nous sommes pressés de toute part, mais non écrasés; ne sachant qu’espérer, mais non désespérés; persécutés, mais non abandonnés; terrassés, mais non anéantis, 10 portant en notre corps les souffrances de mort de Jésus, pour que (2)aussi la vie de Jésus soit manifestée dans notre corps. 11 Quoique vivants nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus, pour que (3)la vie de Jésus soit, elle aussi, manifestée dans notre chair mortelle. Ainsi donc la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous. 13 Mais, possédant ce même esprit de foi, selon ce qui est écrit: ‘J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé’, nous aussi, nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons, 14 sachant que Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera nous aussi avec Jésus, et nous placera près de lui avec vous. 15 Car tout cela arrive à cause de vous, pour que (4)la grâce, se multipliant, fasse abonder l’action de grâces chez un plus grand nombre, à la gloire de Dieu.

16 C’est pourquoi nous ne faiblissons pas. Au contraire… Même si notre homme extérieur s’en va en ruine, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. 17 Car la légère tribulation d’un instant nous prépare, jusqu’à l’excès, une masse éternelle de gloire, à nous qui ne regardons pas aux choses visibles, mais aux invisibles; les choses visibles en effet n’ont qu’un temps, les invisibles sont éternelles.

5, 1 Nous savons que si cette tente, notre maison terrestre, vient à être détruite, nous avons un édifice [qui vient] de Dieu, une maison éternelle non faite de main d’homme dans les cieux. Aussi gémissons-nous dans cet état, ardemment désireux de revêtir par-dessus l’autre notre habitation céleste, si [il est vrai que] nous seront trouvés revêtus et non pas nus. Oui, nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés; nous ne voudrions pas en effet nous dévêtir, mais nous revêtir par-dessus, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie. 5 Et Celui qui nous a faits pour cela même, c’est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l’Esprit. 6 Toujours pleins de hardiesse et sachant que demeurer dans ce corps c’est vivre en exil loin du Seigneur, car nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision... 8 Nous sommes-pleins-de-hardiesse donc et préférons quitter ce corps pour aller demeurer auprès du Seigneur. 9 Que nous demeurions ou que nous quittions, nous aspirons à lui plaire. Car il faut que tous nous soyons mis à découvert devant le tribunal du Christ, pour que chacun recouvre ce qu’il aura fait pendant qu’il était dans son corps, soit en bien, soit en mal.

 

11 Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à persuader les hommes. Quant à Dieu, nous sommes à découvert devant lui, et j’espère que, dans vos consciences aussi, nous sommes à découvert. 12 Nous ne recommençons pas à nous recommander nous-mêmes devant vous; nous vous donnons seulement occasion de vous glorifier à notre sujet, pour que vous puissiez répondre à ceux qui se glorifient en apparence (en prosôpôi) et non [de ce qui est] dans le cœur. 13 Si nous avons été hors de sens, c’était pour Dieu; si nous sommes raisonnables, c’est pour vous. 14 Car l’amour du Christ nous presse, à la pensée que, si un seul est mort pour tous, alors tous sont morts. Et il est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux.

16 Désormais nous ne connaissons personne selon la chair. Même si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant ce n’est plus ainsi que nous le connaissons. 17 Si donc quelqu’un est dans le Christ, c’est une création nouvelle: l’être ancien a disparu, un être nouveau est là. Et le tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec Lui par le Christ et nous a confié la diakonie de la réconciliation. 19 Car c’était Dieu qui dans le Christ se réconciliait le monde, ne tenant plus compte des fautes des hommes et mettant en nous la Parole de la réconciliation. Nous sommes donc en ambassade pour le Christ; c’est comme si Dieu exhortait par nous. Nous vous en supplions au nom du Christ: laissez-vous réconcilier avec Dieu! 21 Celui qui n’avait pas connu le péché, Il l’a fait péché pour nous, afin qu’en lui nous devenions justice de Dieu.

6 1 Puisque nous sommes ses coopérateurs, nous vous exhortons encore à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu. 2 Il dit: ‘Au moment favorable, je t’ai exaucé; au jour du salut, je t’ai secouru.’ Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut.

3 Nous ne donnons à personne aucun sujet de scandale, pour que la diakonie ne soit pas décriée. Nous nous recommandons en tout comme des diakonoi de Dieu: par une grande constance dans les tribulations, dans les détresses, dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons, dans les désordres, dans les fatigues, dans les veilles, dans les jeûnes; par la pureté, par la connaissance, par la patience, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sans feinte, par la Parole de vérité, par la puissance de Dieu; par les armes offensives et défensives de la justice: dans l’honneur et l’ignominie, dans la mauvaise et la bonne réputation; tenus pour imposteurs, et pourtant véridiques; pour gens obscurs, nous pourtant si connus; pour gens qui vont mourir, et nous voilà vivants; pour gens qu’on châtie, mais sans les mettre à mort; pour tristes, nous qui sommes toujours joyeux; pour pauvres, nous qui faisons tant de riches; pour gens qui n’ont rien, nous qui possédons tout.

 

11 Nous vous avons parlé en toute liberté, Corinthiens. Notre cœur s’est grand ouvert. Vous n’êtes pas à l’étroit chez nous; c’est dans vos cœurs que vous êtes à l’étroit. Payez-nous donc de retour; je vous parle comme à mes enfants, ouvrez tout grand votre cœur, vous aussi.

14 Ne formez pas d’attelage disparate avec des infidèles. Quel rapport en effet entre la justice et l’impiété? Quelle union entre la lumière et les ténèbres? Quelle entente entre le Christ et Béliar? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle? Quel accord entre le temple de Dieu et les idoles? Or c’est nous qui sommes le temple du Dieu vivant, ainsi que Dieu l’a dit: ‘J’habiterai au milieu d’eux et j’y marcherai; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Sortez donc du milieu de ces gens-là et tenez-vous à l’écart, dit le Seigneur. Ne touchez rien d’impur, et moi, je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant.’

7 En possession de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, achevant de nous sanctifier dans la crainte de Dieu.

Faites-nous place en vos cœurs. Nous n’avons fait tort à personne, nous n’avons ruiné personne, nous n’avons exploité personne. Je ne dis pas cela pour vous condamner. Je vous l’ai déjà dit: vous êtes dans nos cœurs à la vie et à la mort.

J’ai grande confiance en vous, je suis très fier de vous. Je suis comblé de consolation; je surabonde de joie dans toute notre tribulation.

 

5 De fait, à notre arrivée en Macédoine, notre chair ne connut pas de repos. Partout des tribulations: au-dehors, des luttes; au-dedans, des craintes. 6 Mais Celui qui console les humiliés, Dieu, nous a consolés par l'arrivée de Tite, et non seulement par son arrivée, mais encore par la consolation que vous-mêmes lui aviez donnée. Il nous a fait part de votre ardent désir, de votre désolation, de votre zèle pour moi, si bien qu'en moi la joie a prévalu. 8 Vraiment, si je vous ai attristés par ma lettre, je ne le regrette pas. Et si je l'ai regretté – je vois bien que cette lettre vous a, ne fût-ce qu'un moment, attristés – je m'en réjouis maintenant, non de ce que vous avez été attristés, mais de ce que cette tristesse vous a portés au repentir. Car vous avez été attristés selon Dieu, en sorte que vous n'avez, de notre part, subi aucun dommage. 10 La tristesse selon Dieu produit en effet un repentir salutaire qu'on ne regrette pas; la tristesse du monde, elle, produit la mort. 11 Voyez plutôt ce qu'elle a produit chez vous, cette tristesse selon Dieu. Quel empressement! Que dis-je? Quelles excuses! Quelle indignation! Quelle crainte! Quel ardent désir! Quel zèle! Quelle punition! Vous avez montré de toutes manières que vous étiez innocents en cette affaire. 12 Aussi bien, si je vous ai écrit, ce n'est ni à cause de l'offenseur ni à cause de l'offensé. C'était pour faire éclater chez vous devant Dieu l'empressement que vous avez à notre égard.

13 Voilà ce qui nous a consolés. À cette consolation personnelle s'est ajoutée une joie bien plus grande encore, celle de voir la joie de Tite, dont l'esprit a reçu apaisement de vous tous. 14 Que si devant lui je me suis quelque peu glorifié à votre sujet, je n'ai pas eu à en rougir. Au contraire, de même qu'en toutes choses nous vous avons dit la vérité, ainsi ce dont nous nous sommes glorifiés auprès de Tite s'est trouvé être la vérité. 15 Et son affection pour vous redouble, quand il se rappelle votre obéissance à tous, comment vous l'avez accueilli avec crainte et tremblement. Je me réjouis de pouvoir en tout compter sur vous.

 



[1] Paul se recommande encore dans la troisième partie de la lettre (voir 10,12.18 ; 12,11).

[2] On retrouve en effet ces textes en Rm 9,19-24 ; voir M. Carrez, Deuxième lettre aux Corinthiens, p. 112.

[3] Cl. Tassin, Du ministère d’une Alliance nouvelle (2 Co 3,6) au ministère de la réconciliation (2 Co 5,14-21), in : L’Apôtre Paul. Un autoportrait (Théologie à l’Université), Desclée De Brouwer, Paris, 2009, p. 55-96. La référence aux targums et à la lecture synagogale se trouve p. 68-70.

[4] En Rm 9,19-24, Paul reprendra l’image de la poterie pour suggérer combien elle dépend de celui qui lui a donné d’être ce qu’elle est : le potier. Elle n’a donc pas de droit de réclamation ! En Ac 9,15, le jeune Saül est appelé à être un « vase », c’est-à-dire un instrument, « de choix » : Lc insiste sur la disponibilité de celui que Dieu appelle plus que sur la fragilité.

[5] Il serait erroné de conclure à une présentation dualiste de la personne humaine, que rien n’indique : l’intérieur et l’extérieur de l’homme ne sont que deux aspects d’une même réalité ; le corps fait partie de la personne de l’apôtre.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
UN TRÉSOR DANS DES VASES D'ARGILE.fermaton.over-blog.com
Répondre

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents