
Béni es-tu, Très-Haut, Dieu de nos pères, pour ce jour.
Pour la vieille Rachel et son pot de miel,
Pour l’éclat des lauriers dans la vallée,
Pour le bon Matthias et son crachat au sol quand je passai,
Pour l’offrande des beaux jeunes gens assis près d’un rabbin,
– son nom ? Je l’ignore –
Tout oreille à son enseignement doré comme du pain,
Pour le repas de ce jour,
Et celui que tu me donneras demain
– mais demain sera un autre jour.
Pour ces deux piécettes
Tombées dans le trésor ainsi que nous le prescrivent
Tes serviteurs les prêtres au regard sombre,
Tout ce que tu m’avais donné pour vivre.
Je te prie maintenant, Notre Père,
De me donner une nuit paisible,
Sur ma couche, nue comme le ciel,
Enroulée dans le manteau, seul bien en mes mains.
Alors, au matin, tu me trouveras remplie de ta louange,
Là-bas, à la première marche du grand escalier,
La main tendue vers tes bontés,
Ô toi, le Dieu fidèle,
Père des veuves et des orphelins.
Mon Père.
Amen