Ce document présente les différents types de paraboles et propose une grille d'analyse valable pour la plupart des récits paraboliques. Bon travail!
Sept "types" de paraboles :
1- Simple comparaison : « On ne peut cacher une ville qui se trouve au sommet d’une montagne » (Mt 5,14).
2- Proverbe : « Médecin, guéris-toi toi-même ! » (Lc 4,23).
3- Plus développée, "similitude" : « On n’allume pas une lampe pour la mettre dans la huche à farine, mais on la pose sur son support ; et alors elle éclaire toute la maison » (Mt 5,15).
4- Parabole : la comparaison se donne dans une petite histoire simple. Le trésor caché dans un champ (Mt 13, 44) : à la différence du mashal, l’histoire est anecdotique, même si la leçon relève encore du bon sens.
5- Récit exemplaire : l’histoire apparaît plus compliquée. Exemplaire : le fait rapporté dans le récit est du même ordre que la leçon morale (par. illustrative) : Bon samaritain (Lc 10,29-37) ; le riche et le pauvre Lazare (Lc 16,1-31).
6- Allégorie : Quand certains éléments de l’image ont une portée immédiate dans le Royaume. Parabole du semeur avec l’interprétation donnée aux disciples en privé (semence=parole ; terrain caillouteux=faiblesse de ceux qui écoutent sans enracinement profond ; etc.) ; l’armement du chrétien selon Eph 6, 14-17.
7- Noter aussi les gestes symboliques du Christ, à la suite de ceux de Jérémie (18, 1-12) : il maudit le figuier qui se dessèche (Mt 21, 18-19).
Une méthode pour étudier les paraboles :
1- Établir une bonne traduction du texte (confronter différentes traductions ; consulter un bibliste ?). Mettre sur papier la composition / structure du récit.
2- Délimiter et préciser le cadre narratif, les circonstances auxquelles la parabole est une forme de réponse. P. ex. Bon samaritain, le roi haï, Pharisien et publicain au Temple. Préciser la formule introductive selon le cas : « Le Roy. de Dieu est comparable… » et évaluer la cohérence avec l’histoire qui suit. Indiquer clairement les interprétations apportées an conclusion de la parabole (p. ex. après la parabole de l’intendant rusé).
3- La composition, les différentes parties du récit : situation de départ (un propriétaire de vigne embauche des journaliers), déroulement, résolution (on sépare le blé de l’ivraie que l’on brûle), éléments étonnants, courts dialogues (entre Jésus et auditeurs en part.), éléments ajoutés (l’homme qui n’a pas son vêtement de noce). Souligner les éléments ayant une valeur particulière, comme les motifs ou les causes qui ont changé le cours des événements. Identifier le cadre dans lequel nous sommes transportés : un milieu de travail (vigne, exploitation agricole) suppose certaines exigences de rentabilité, et donc des formes de relation et de prudence différentes d’un milieu domestique.
4- Repérer ce qui relève du bon sens (un homme exclu de son travail se met à la recherche d’un nouveau logement) et le ou les éléments provocateurs : un fait, une remarque ironique, qui suscitent à dessein l’émotion, la réaction, l’interrogation, l’admiration. Si oui, il y a de fortes chances qu’il nous mette sur la piste de la « leçon »…
5- On recherche la leçon, la "pointe" (rarement deux) : quelle solution ou vérité apparaît quand on a transposé dans le registre de l’appel pour le Royaume de Dieu la solution de bon sens adoptée dans la cadre de l’histoire ? Toute parabole doit pouvoir être ramenée à cette leçon centrale.
6- Un rapport a-t-il été établi avec l’auditoire : « Lequel d’entre vous… ? » ? Qui est interpellé ?
7- On confronte le récit avec les récits parallèles des autres évangiles quand il y en a : ressemblances et différences dans l’histoire et dans la perspective finale. Cela peut avoir été fait auparavant.
8- Après avoir élucidé la leçon de la parabole, on évalue le rapport didactique établi entre l’image et la réalité visée : quelle valeur d’enseignement contient la parabole ? Illustrative : suppose la vérité admise des auditeurs, ne fait que l’illustrer (p. ex. parabole de Nathan – 2 Sm 12, 1-15). Explicative : elle donne un exemple qui servira ensuite de preuve pour ou contre l’opinion émise précédemment par une partie de l’auditoire (p. ex. l’apologue de Jotam, Jg 9, 1-21). Démonstrative ou argumentative : à la fin du récit, l’auditoire devra tirer une conclusion inattendue de la part de l’auditoire.
9- En dernier lieu, on se demande si les éléments secondaires ont une valeur particulière. Apportent-ils quelque chose d’important à la leçon ? Sont-ils seulement des éléments poétiques ? L’huile des lampes du groupe de compagnes de la fiancée est-il un simple combustible, indispensable pour éclairer, ou porte-t-elle une valeur symbolique ? Que représente ce vêtement de noces dont aurait dû se revêtir le convive des noces royales, vêtement si symbolique que l’homme est puni, jeté dans les ténèbres ?