Les sept caractéristiques du Royaume de Dieu

Le thème du Royaume de Dieu est central dans la prédication de Jésus et, à sa suite, des premiers chrétiens en milieu juif. Il prolonge une tradition fortement ancrée dans la tradition juive, spécialement pharisienne. Cependant, Jésus l'a repris d'une manière originale. Ce document, fruit d'un long travail, résume en sept caractéristiques l'ensemble de l'enseignement des récits évangéliques.

 1- Dieu, ou le roi-messie en son nom, en est l’acteur principal, à la fois en continuité et en rupture avec l’attente messianique du peuple juif.

L’expression « Royaume de Dieu (ou des Cieux) » est enracinée dans la tradition biblique ; on ne peut plus s’en passer ; il s’agit de la comprendre, et… de se l’approprier.

Dieu est à la première place, pour deux raisons liées entre elles : d'une part, étant le Dieu créateur, personne ne peut se poser en rival. D'autre part, Sauveur de son peuple, il se présente comme le seul capable de donner à toute autorité humaine les conditions d'un exercice efficace et conforme à la justice. Autrement dit, s'il a confié au roi David et à ses successeurs (notamment au roi-messie), ainsi qu'aux prophètes et aux prêtres, la tâche de concrétiser « politiquement » et religieusement le projet de salut, Dieu garde sa place. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre la maxime: « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu, à César ce qui est à César » (Mt 22, 21).

2- La réponse de l’homme est urgente (contexte historique : domination étrangère).

Reporterons-nous indéfiniment la mise en œuvre des conditions indispensables à l’avènement du royaume ? Un certain nombre de textes bibliques expriment cette urgence sous forme de récits apocalyptiques : car un drame se joue qui peut avoir des conséquences graves pour chacun et pour tous.

ƒ3- La dimension politique du Royaume (cf. A.T.) est essentiellement au service du dessein de salut : la compréhension du Royaume dépend donc de la compréhension que l’on a du salut dans le Christ.

Dans le cadre de l’Alliance, Yahvé s’est offert comme maître d’œuvre du salut de son peuple : le royaume est l’ensemble des moyens lui permettant de réaliser le salut dans l’histoire du peuple. En exerçant sa royauté, Yahvé agit comme sauveur, et non comme tyran ; il est donc éventuellement indispensable de corriger une notion de royauté qui comporterait une certaine forme de tyrannie avant de l’appliquer à la notion biblique.

Désormais l’attente de salut, fil rouge de l’A.T. doit être revue à partir de la rédemption offerte dans le Christ. Une fois qu’on a découvert le Christ Seigneur, peut-on le laisser de côte pour se consacrer exclusivement à l’action pour le Royaume ? La confrontation des deux figures de Marthe et de Marie demeurera toujours en nous, comme la réponse de Jésus, à rapprocher de : « Les pauvres vous les aurez toujours avec vous ; moi, vous ne m’aurez pas toujours » (Jn 12).

„4- Il exige de l’homme un engagement pratique, dans une tension permanente entre présent et avenir qui peut devenir lutte, pour la croissance du Royaume.

La croissance du Royaume apparaît complexe. Diverses images l’expriment, aucune n’ayant l’exclusivité : semence, construction d’une maison, d’un temple, levain ou trésor caché dans un champ, le maître qui embauche des ouvriers, etc. Elles disent notamment la part plus ou moins grande, mais toujours décisive, de l’homme. Les persécutions…

5-… Il suppose de l’homme la conversion selon une loi nouvelle résumée dans les Béatitudes, basée sur la relation personnelle et communautaire au Christ, et donnée en exemple par le Christ lui-même.

Même si toute la Loi se résume dans le commandement de la Charité, nous avons besoin de critères proprement évangéliques pour orienter notre vie dans la communauté chrétienne. Le discours sur la montagne (Mt 5-7) en est un résumé exceptionnel, toujours à lire dans la lumière de la vie du Christ lui-même, en particulier du Christ crucifié.

6- Il se réalise dans la faiblesse : celle du chef (le Christ) comme celle de ses membres, car l’amour, le pardon, la douceur sont caractéristiques essentielles d’un Royaume que seuls les petits sont capables d’embrasser.

Les prophètes ont su aller chercher au fin fond de la Jérusalem ruinée par Nabuchodonosor ceux sur qui va reposer l’espérance du Royaume : les « pauvres de Yahvé ». Jésus, qui en fut un, les a comme canonisés. De quelle petitesse s’agit-il ? Que veut dire : « Je suis roi, [mais] mon royaume n’est pas de ce monde… »

7-‡ La venue du Royaume est annoncée par des témoins envoyés, confirmée par des signes, encadrée par des autorités assurant la succession des xii.

Quel rapport avons-nous avec les Apôtres ? Quelle est encore aujourd’hui la place des miracles, des apparitions, des témoignages de conversion ? Et les sacrements : savons-nous vraiment les vivre comme des rencontres personnelles du Christ, et en lui de Dieu, carrefours entre Dieu et le disciple du Christ dans l’Église ?

Comments

[GUEI LGUE François]

nous avons visité à ce jour votre site et en avons exploité en tant étudiant en FAC de théologie en 2ème Année de licence
Merci puisse Dieu vous combler davantage.